Du 16.11.20 au 30.01.21

DSAA1 Design produit


ERRANCES À DESSEIN


projet de maquettes, dessins et fabrication
Avec Camille Esnée

Se raconter des histoires.
Prendre un volume pour ce qu'il est et pour ce qu'il serait. L'appréhender, le toucher, le porter pour enfin le manipuler... puis le relâcher et s'y projeter.
Investir un volume d'une narration pour en faire un objet, le remplir d'un usage pour qu'il acquiert une histoire, c'est une partie du travail de spéculation du designer : interpréter.
Les étudiants de design produit ont, à la suite d'une série d'expérimentations, produit des volumes, sans usage ni échelle.
Ils ont ensuite fait l'expérience de ces artefacts, pour les définir en tant qu'objets usuels en céramique.
Avec Camille ESNEE, designer-céramiste, chaque étudiant a fabriqué son prototype en céramique.


 


 

WELL BEING POULET

Par GASTE Marie

Le poulet est délicatement posé sur «well-being poulet» placé au fond du plat en verre.
Le poulet vient se poser doucement contre le module, la chair vient épouser les courbes, les motifs. Le poulet vient, ne fait plus qu’un avec l’ustensile. Les doigts du cuisinier viennent effleurer délicatement la peau; au bout de ses doigts il sent les aspérités de la peau imparfaite du poulet. En appuyant avec plus d’ardeur, il sent la chair ferme, résultat d’un poulet qui a gambadé. Le cuisinier se saisit du poulet, l’enveloppe de ses mains et réalise des petits mouvements circulaires pour permettre à chaque espace de chair de recevoir un assouplissement. La pression induite par les mouvements du cuisinier permet au poulet d’être massé. Au contacte de «Well-being poulet» le poulet est modelé en surface grâce à la texture en relief et en profondeur grâce aux ondulations des modules.
Peau à peau, la conscience de ce que l’on va manger se révèle.

 


 

FAIRE UN COCKTAIL

Par MONGET Pierre

Par des ingrédients choisis et travaillés avec doigté, la recette du cocktail pourrait se rapprocher de celle d’une poésie. Entre les mains expertes d’un barman qualifié aux gestes chorégraphiés la technique laisse place aux réflexes. Il commence par servir la vodka entre son majeur et son annulaire dans un doseur et le renverse, exécutant la même danse pour le jus de citron il ter-mine en faisant mousser une délicieuse bière rousse. Le chef d’orchestre clôture en écrasant avec panache quelques feuilles de menthes fraîches offrant par la même occasion un spectacle gustatif à son client.

 


 

LE FIL BLANC

Par LOMBARD Pauline

La céramique se retrouve dans des objets ancestraux et chamaniques. Toutefois si les superstitions et le chamanisme sont deux choses différentes, ils sont fondés sur des croyances souvent remises en question. D’un point de vue psychosocial, les superstitions sont le résultat naturel de plusieurs processus psychologiques. Elles viennent de la sensibilité humaine au hasard et du penchant à développer des rituels pour affronter des épreuves.
Nous retrouvons une peuplade à l’ouest de la Bretagne qui a la superstition suivante : « trouver un fil blanc sur notre vêtement apporte la joie ». Elle utilise un petit balai chamanique appelé communément « l’époussiéreur » qui permet de s’empoussiérer en laissant très souvent un fil blanc sur le vêtement. Selon leur mode de pensée magique, ce phénomène leur apporte de la joie pour la journée. Grâce à la forme onduleuse qui permet une prise en main naturelle et des fils de textile qui sont disposés dans les trous prévus à cet effet, l’objet leur permet de provoquer le sort.

 


 

PROJET CÉRAMIQUE

Par MARTIN-GUIOL Émilie

Sam ne va pas bien. Il le sait, il le sent. Il parcourt son bout de chemin comme si le poids du monde était devenu bien trop lourd pour ses frêles épaules. Chez le psychiatre Sam est souvent stressé et sous pression. Il arrive et rencontre le docteur Connor, puis Sam s'installe et la séance commence. Arrive ainsi le moment fatidique de la confession, l'expression de ses problèmes, de ses peurs, de ses interrogations. A fleur de peau, les angoisses montent. Il s'empare alors de l'objet mis à sa disposition. Il le caresse, joue avec les fils, les tend et les détend. Entre vide et plein, il laisse ses mains se balader. La matière est froide au contact de ses doigts. La rugosité de l’objet se fait sentir, mais il n’en fait rien. A travers ce jeu, il extériorise plus seulement oralement mais aussi physiquement.

 


 

PASSE MOI L'SEL

Par HAUVILLE Rosalie

Jeudi, 12h52, déjeuner entre amis chez Jacques.
Encore une fois il nous a servit sa fameuse blanquette et encore une fois il a été radin sur le sel!
Mais aujourd'hui je me demande si le cuistot ne l'a pas fait exprès… Juste pour que ses hôtes utilisent sa nouvelle salière; La Glissel.
Plus besoin de couper Jacques dans ses longs monologues. Nous autres convives, nous pouvons désormais nous faire glisser la salière le long du rebord de la table sans déranger l'orateur. Nous retombons en enfance et jouons avec cet objet qui glisse de convive et convive jusqu'à arriver à mon auge. Mon plat assaisonné, la Glissel reprend sa course, arrive chez mon voisin et repart pour un tour!

 


 

PROJET CÉRAMIQUE

Par DESSI Marie

Cela fait 50 ans déjà que les abeilles sont en voie d’extinction sur Terre et seulement quelques essaims ont su résister. Ces insectes savaient produire un fabuleux nectar à partir des fleurs qu’elles butinaient que l’on nommait le miel. Lavande de Bretagne, ou Orangers de Calais, nos produits représentent l’excellence d’un travail de collaboration entre les agriculteurs locaux de champs de fleurs et de vergers avec nos extracteurs de miel. Vous pouvez goûter leur travail comme un dessert dans les plus grands restaurants : chaque pot est une quête, son seul but étant le plaisir de redécouvrir l’or liquide et sa douceur.

 


 

ARMAGEDDON

Par PICAUD Maëlle

J’ai mal aux jambes et je me saisis donc de mon Armageddon qui me permet de mieux me sentir dans ma peau. D’un geste ferme vers le bas, j’appuie sur ma jambe, je sens des picotements traverser mon corps. L’Armageddon me débarrasse de tout ce qui est néfaste pour moi et me permet psychologiquement de mieux me sentir dans ma peau et ainsi prendre confiance en moi. Une fois utilisé vous verrez sur votre corps les traces de ce mal parti, vous pourrez retrouver quelques poils et peaux mortes au sol après son usage. Ce mal se retranscrira sur l’objet, c’est pourquoi il est laid.

 


 

TRUST ONE

Par BENIER Myriam

C’est au Moyen Âge qu’est apparue la coutume de trinquer avant de boire, non pas dans un esprit de fête mais de méfiance. À cette époque, les empoisonnements par la boisson étaient courants. Par précaution, les gens s’échangeaient un peu de breuvage juste avant de boire en trinquant yeux dans les yeux. Aujourd’hui encore, on dit qu’il ne faut pas commencer à boire avant d’avoir trinqué, et qu’il faut se regarder dans les yeux lors de ce geste, ce qui est un signe de confiance. Dans le contexte post covid qui a installé méfiance et isolement dans nos sociétés, cette pratique refait surface et prend tout son sens. Le duo de verres atypique Trust One revisite cette ancienne tradition. Il propose à chacun de se servir directement dans le même récipient en puisant sa boisson avec le verre pour prouver sa foi en l’autre et partager un moment convivial avec ses proches.