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Clara MARTIN, diplômée en 2018

 


 

Comment te définis tu en tant que designer ? Quelle est ta démarche ? Quelles finalités vises-tu ?


Vaste question ! 
Actuellement, je développe au travers de recherches expérimentales et de partenariats une taxonomie sur la couleur « noire » et sa relation particulière avec la lumière. C’est grâce à ce procédé rigoureux de classification que je traite subjectivement cette « matière-couleur » qui est à la fois complémentaire et paradoxale, mon souhait étant avec mes projets de changer son image actuelle. 
Quelque soit le projet à développer j’essaye de m’écarter au maximum des préjugés que l’on peut rencontrer, ce qui m’amène à développer et exploiter de nombreux et très variés moyens d’expression. Mon objectif étant de véhiculer à travers un objet la beauté et les caractéristiques uniques d’un matériau, d’un savoir-faire, c’est pourquoi je me qualifie aujourd’hui de « designer multidisciplinaire ». 
Néanmoins, ce sont des questionnements qui sont voués à changer et évoluer au fur et à mesure de rencontres et de projets, je suis curieuse de savoir ce que je répondrais aux mêmes questions dans 5 ans, voire même dans seulement 2 ans !

 

Que retiens-tu de ta formation en DSAA (plus ou moins sérieusement) ?
Que t'a apporté le DSAA au LAAB ?

Le bonheur de la vie estudiantine rennaise et sa place Sainte Anne — pas seulement…
 C’est la formation d’exception que j’ai pu suivre pendant ces deux années que je retiens et de loin ! 
Le fait d’être dans une petite promotion ce qui permet un suivi poussé, personnalisé et surtout exigeant. Cette formation m’a permise de me définir personnellement, mais aussi la pratique de design dans laquelle je souhaitais continuer. 
Je retiens évidemment, l’investissement total du corps enseignant passionné, patient, compréhensif et encourageant. J’ai pu y apprendre l’autonomie, la critique, la persévérance, l’assiduité et l’ouverture d’esprit requises par ce métier. 
Cette formation m’a aussi permise de rencontrer une classe extrêmement soudée ou l’entraide et la motivation collective est naturelle. J’ai pu rencontrer pendant ces deux années d’études des personnes exceptionnelles qui font toujours partie de mon quotidien et qui m’inspirent beaucoup.


 

 

Pour aller plus loin,
voir le film retraçant la collaboration entre Clara Martin et De Bethunes :

www.debethune.ch

Voir le site de la designer : clara-martin.com

Crédits vidéo: DW5 De Bethune Empreinte, Crédits photos objets: Aurore Piedigrossi

 

Quel est ton parcours depuis ta sortie du DSAA au LAAB ?

Suite à mon DSAA au LAAB j’ai intégré le MAS in Design for Luxury & Craftsmanship de l’ECAL (Suisse). C’est un diplôme en une année, où l’on développe des projets pour des marques de luxes lié à l’artisanat. Les projets sélectionnés par ces dernières pouvant être réalisés. C’était l’opportunité pour moi de passer du domaine scolaire à professionnel et de commencer à concevoir pour des « clients ». 
Grâce à mon projet de diplôme « comment dessiner la lumière par le noir » j’ai pu remporter le prix De Bethune soit, une bourse de 8 000 chf pour poursuivre mon travail et la possibilité de développer un projet en collaboration avec la maison horlogère. 
Après mon diplôme, je suis partie à Hong Kong en stage 6 mois dans le studio de design A Work of Substance. Rapatriée en France à cause de la COVID 19, j’ai décidé de me mettre à mon compte.
 Ce qui m’a permis de développer le partenariat avec De Bethune. À la suite de nombreux aller-retour en Suisse, la nouvelle Dream Watch 5 Empreinte a été réalisée en collaboration : une pièce unique gravée à la main utilisant une innovation technique du noircissement et du bleuissement du titane, conçus pour cette montre avec le maître horloger et le créateur de De Bethune, Denis Flageollet.

 

Quel plaisir/fierté tires-tu de ta pratique de design actuelle (ou en devenir) ?

Je n’ai pas encore une longue pratique dans le design -je débute seulement en indépendante- mais ce qui me rend heureuse au travers de celle-ci, c’est la surprise, le questionnement, les réactions produites chez les autres, et cela, seulement au travers d’objets ! Je prends un réel plaisir à chaque projet, chaque rencontre, chaque métier, chaque technique, chaque savoir-faire que je rencontre, car c’est une source intarissable de nouveaux questionnements et d’apprentissages. 
Que rêver de mieux qu’un métier où l’on passe son temps à apprendre ?